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Vues et vécus en Algérie et ailleurs. Forum où au cours des jours et du temps j'essaierai de donner quelque chose de moi en quelques mots qui, j'espère, seront modestes, justes et élégants dans la mesure du possible. Bienvenue donc à qui accède à cet espace et bienvenue à ses commentaires. Abdelmalek SMARI

Presse indépendante ? en Algérie? et ailleurs?

La censure n’est pas l’apanage de la presse de homo berbericus en Algérie, on la rencontre chez nos voisins d’ « Orient » comme chez nos guides du « Nord ». La censure, cette infamie des grandes et des petites âmes, est encouragée aussi et surtout par le pouvoir sans merci que le censeur a sur les objets, les idées et le langage des personnes et des réalités censurées. Ce pouvoir est renforcé par le caractère sensunical de l’information. Le censeur peut faire arriver n’importe laquelle de ses idées, avec n’importe quel langage, à n’importe quel moment ou lieu - peu importe la bêtise de ces idées ou leur pertinence. Le censuré ne possède pas les moyens (même pas l’impératif moral ?!) de faire entendre le censeur ni de gagner l’écoute d’un vaste public. Le censeur, avec un trait de plume et désormais avec un simple « sélectionner, éliminer », il peut - de droit comme de fait - anéantir du simple mot incommode jusqu’à une œuvre entière ! sans état d’âme ! sans rendre compte, au censuré évidemment ! car il l’ignore enfin comme le fond du tube digestif ignore l’existence du soleil ou des étoiles. Si je fais l’avocat du diable, c’est que je suis sûr que le censuré n’a pas toujours tort et que le censeur n’a pas toujours raison. Tort et raison s’entendent comme deux versions de deux réalités bien humaines : on a tort quand on est arrogant, ignorant, mystificateur, exclusiviste, chauviniste et tendancieux. On a raison par contre quand on ne se laisse pas bercer par les bêtises à peine sus-citées ; quand on prend notre courage à deux mains et l’on s’engage à les dénoncer, sans se poser soi-même comme le détenteur de la vérité absolue, l’absolu immunisé à l’abri de toute erreur ou de tout défaut humains. Ce qui suit est un exemple qui illustre bien ce type de censure : il s’agit d’une réponse que j’avais envoyée aux quotidiens Le Monde et, dans un second moment, El Watan (voir ci-dessous). Le motif et l’objet de mon écrit étaient de dire l’indignation suscitée chez moi par un article aussi violent qu’injuste, aussi immoral qu’insultant à l’encontre des maghrébins-africains, paru au Monde et signé : Eric Fottorino. Dans cet article, intitulé « Méthodes nazies », l’auteur s’était permis – impunément - d’insulter des auteurs présumés d’un acte de violence sur la personne d’une jeune dame du nom : Marie. Celle-ci s’est présentée à la police et aux medias français comme une juive victime de la violence d’un groupe de cinq-six maghrébins-africains. Cette affaire s’appelle l’affaire du RER D. Quant à El Watan, j’ai interprété son silence comme une solidarité - pour ne pas dire complicité - avec la bavure de son confrère (collègue censeur ?) Le Monde. Pourtant … ! pourtant Le Monde n’est pas El Watan ! Le premier censure par erreur ou excès d’orgueil. Le second censure systématiquement en distinguant bien entre les importantes gens à publier ou à défendre et ceux - les pas-importants - qui n’ont aucun droit ni à la publication, ni à la défense. Le premier est assez indépendant comme journal, le second est un simple vagissement médiatique qui souvent ne représente que quelques uns de ses propres rédacteurs.

 

 

Du délire ambiant

 

 

Chère Rédaction, je ne crois pas trop abuser de votre indulgence si je récidive avec cet autre écrit pour adresser une lettre ouverte à Monsieur Fottorino, éditorialiste du quotidien Le Monde et auteur de l’insultant article intitulé « Méthodes Nazies ». Je sens donc la nécessité de prendre part à la discussion sur Marie 13 minutes, la fameuse mythomane du métro de Paris et ses agresseurs inventés ex nihilo. L’expérience et l’histoire enseignent que la bêtise humaine n’est jamais dépassée et que la nécessité de la dénoncer est toujours actuelle. Et c’est cet ordre de choses ou d’idées qu’on peut appeler Engagement : on défend les imposteurs, pourquoi pas les innocents ? L’histoire de cette Marie 13 minutes (en référence à la durée de son soi-disant calvaire selon Monsieur Fottorino) aurait pu passer inaperçue, comme les milliers de bêtises que la race humaine produit à chaque instant de son existence. Malheureusement elle a soulevé une poussière de soufre et de scandale ! elle  a été une espèce de manchette écrite avec de gros caractères de stupidité et de haine. Deux constantes structurelles qui – paraît-il – caractérisent bien la nature de certaines bonnes gens qui se félicitent et se vantent d’être la conscience générale non seulement du moment, non seulement de l’époque mais du Siècle ! Que voulez-vous ? il est de l’engagement comme certains types de graines : les bonnes et les mauvaises. Voici, entre guillemets ladite indignation :

 

 

« Quand on réussit à inculquer à tous les “mondes possibles (la planète terre et le quotidien le Monde) à insulter gratuitement tout un peuple, il n’y a pas d’étonnement de voir surgir tant de risques d’être injustes et ces habitudes seront tout sauf risques de métier. Monsieur Papail, un de vos lecteurs indignés, vous a bien indiqué du doigt quand il vous a vu sombrer dans le catastrophisme (délire, dirais-je) ambiant. Je suis content de découvrir que l’injustice et vos propos insultants - proférés par vous sur les colonnes d’une institution aussi prestigieuse que le Monde gratuitement en suivant le Choru sans critique aucune – à l’égard des représentants de tout un continent ont été désavoués et ont soulevé un ample bouclier d’indignation en France en premier lieu ! Certes il est de mode en ces jours de mépriser, railler et persécuter, voire aller jusqu’à la liquidation physique d’une partie non indifférente de l’humanité avec la bénédiction d’une bonne partie de la classe politique et intellectuelle du monde entier. Je suis content de découvrir que ce qui m’a révolté et indigné de votre article, teneur nazi, n’a pas été tant l’insulte de mes co-nationaux que l’incapacité de votre part de faire du journalisme (Guillaume Zeller). On peut certes se tromper, non seulement en écrivant, mais aussi en agissant, dans l’émotion de l’instant. Par contre se tromper « di brutto » est toujours un indice de l’arrogance et des préjugés qu’on a dedans. Combattre l’antisémitisme est une juste cause, mais ça ne veut pas dire manquer de respect aux maghrébins et africains. Dans votre article « Méthodes nazi » vous parlez de l’impératif moral des témoins qui devraient réagir, au moins, pour dénoncer le méfait. Vous vous plaignez du manque de courage des « spectateurs de l’horreur » qui sont restés impuissants devant le calvaire de la présumée agressée. Ora tocca a voi, comme on dit en Italie, à vous de démontrer que vous avez assez de courage, courage qui manquait aux locataires de la rame de l’infâme : allez demander des excuses franches et claires aux six abrutis que vous avez maudits pour une mythomane, cette névrosée, cette perverse de pauvre Marie pendant ses treize minutes de « calvaire solitaire ». Ces treize minutes vous ont donné l’occasion d’insulter un grand ensemble de nations maghrébines et africaines. Et vous n’en aviez pas le droit. A cause de votre haine et de vos préjugés vous avez insulté et gravement les six mauvais garçons d’origines maghrébines – mais qui devraient être aussi français que vous. Oui vous, dont le nom nous porte à penser que votre origine ne soit pas si française que ça. Quant à la richesse du juif, elle n’existe que dans certains esprits européens, Hitler en tête. L’histoire sait trop de choses sur ceux qui ont protégé et respecté les juifs quand ils étaient faibles et impuissants et les distingue bien nettement de ceux qui les ont toujours humiliés et persécutés, jusqu’en 1945. Cher Monsieur le civilisé, le point violent… et pourtant vos mots sont haineux, méprisants et exhalent plutôt de violence et de racisme gratuits, par dessus le marché ! Voilà ce qui salit « votre pays », si la France est votre propriété privée.

 

 

Vous voyez que Victor Hugo ne parlait pas à un public strictement maghrébin et africain, ou à des gamins, apprentis-mendiants des banlieues. J’ai l’impression qu’il s’adressait plutôt et surtout à des gens comme vous : les trois mots de haine ont blessé, comme je l’ai dit à peine, toute une histoire de tout un continent. Quant aux vêtements lacérés, aux cheveux tailladés, à la mèche coupée par amour pervers des reliques humaines, aux croix gammées,… quant à la haine qui fait tranquillement son métier, quant aux injures et lames sorties, quant aux cinq bêtes faisant leur bêtise avec le regard féroce, quant aux méthodes nazis … quant à tout ça, vous nous avez fait savoir aujourd’hui même qu’en vérité il n’y en avait été rien ! oualou ! A propos du nazisme, où est-ce qu’il est né ? je parie qu’il est né pas loin de Paris, à deux pas peut-être, pour l’atteindre ensuite presque instantanément !

 

 

Je parie que les déportations des juifs et le sort inhumain qu’on leur réservait, à destination, étaient bien une pratique courante aussi bien nazie, fasciste que pétainiste.

 

 

C’est l’histoire qui le dit, l’histoire honnête. N’en déplaise à Nacira Guenif, à son histoire fantaisiste de dimmi(isme), cette salade avariée qu’elle veut nous refiler coûte que coûte comme intelligence et clé de lecture de la « nature » immorale, violente, et intolérante  du berbericus maghrébin et de l’africain. A propos de cette manie explicative, de cet impératif délirant de tout expliquer jusqu’aux chimères mêmes, jusqu’à l’inexistant tout simplement… je vais vous expliquer moi aussi où est-ce qu’elles étaient les mains qui n’ont pas osé secourir la secourable Marie : elles étaient occupées à dessiner sur le ventre d’une autre « suppliciée » les choses que Marie et son compagnon savaient  bien faire et les croix qu’ils chérissaient le plus. Voyez-vous, Monsieur Fottorino et Madame Guenif, quand on veut, on peut tout « expliquer » ? Surtout si c’est à nous que revient toujours le dernier mot. Surtout quand on à sa disposition un instrument imbattable, une citadelle interdite et imprenable comme « Le Monde ». Surtout quand c’est toujours seule l’information des maîtres du moment circule ! Quant aux voix, elles se taisaient pour ne pas bousiller une occasion d’or où allait se révéler mathématiquement la nature maléfique du maghrébin et de l’africain. Ces voix auraient ainsi le prétexte pour vociférer, crachant des rafales de haine et de mensonges contre les cinq-six abrutis de maghrébins et africains. Heureusement que la France, la grande France, celle qui a su extorquer la pègre du racisme et de l’antisémitisme, de Zola à De Gaulles et jusqu’à nos jours, heureusement que cette France est déterminée à rester grande, à veiller à ne pas sombrer une autre fois dans l’oppression, l’injustice et la haine, dans la bêtise… Car c’est la culture de la haine et de l’arrogance qui tue les nations et fait éclater les empires en petits morceaux et débris insignifiants. Le président français parle de vigilance et de détermination, et, ici aussi, je parie qu’il s’adresse à des gens comme vous, pour la simple et évidente raison que lesdits cinq six mauvais garçons maghrébins et africains n’existent pas. Pour ma part j’invite la communauté juive de France et d’ailleurs à prendre leur distance vis à vis des gens qui pour trouver un écoulement à leurs pulsions de haine et de ruine n’hésitent pas à faire commerce louche et scabreux avec leur digne mémoire. A commencer par cette Marie 13 minutes, du nom déjà depuis un bail, non juif. Car s’identifier aux juifs pourrait avoir la secrète et non moins perverse pulsion de leurs faire subir un affront … spéculaire, oui c’est ça, par miroirs interposés, indirectement ! Les voies de la psyché semblent parfois insondables, surtout quand on ne pense qu’aux mauvais maghrébins et africains. Comme la blague du nazi qui s’est fait juif avant de se donner la mort, en laissant un écrit qui dit : « un juif en moins ». Cher Monsieur Fottrino, rappelez-vous que vous écrivez su le quotidien « le Monde » et non pas sur le vulgaire « Metro ». Ce qui fait l’homme c’est le courage : demander pardon – ce qui est impératif et urgent dans ce cas - au continent africain et aux « mauvais » garçons des banlieues des villes françaises, ça relève de l’humilité et donc de l’humanité de l’homme. Si le courage fait l’homme, la reconnaissance fait le courage. Autrement, Monsieur et Madame l’explicateur et l’explicatrice, il n’est pas peut-être aberrant de penser à la démission, car c’est ça le vrai risque du métier. Sincèrement votre. »

 

 

Smari Abdelmalek.

 

 

 

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